Méthodes/Etudes

Programmes et objectifs
L’Observatoire d’Intérêt Scientifique Ornithologique développe un programme d’études et recherche qui vise à comprendre les fonctionnalités des habitats, l’écologie des espèces indicatrices et leur suivi pour une meilleure protection et gestion des sites naturels dans le contexte des changements globaux.
Sur l’Estuaire de l’Adour et les Barthes de la Nive, où les pressions anthropiques ont entrainés de fortes modifications des habitats naturels, l’association étudie :
- les fonctions et gestion des roselières,
- l’habitat et écologie des espèces  (Phragmite aquatique, Gorgebleue à miroirvoir « Résultat/Recherche " ) ;
- la phénologie et le suivi des migrations.

Elle mène en particulier des actions de recherche sur l’écologie en escale migratoire de passereaux paludicoles. Quels sont les habitats exploités, les domaines vitaux utilisés, les ressources trophiques, le régime alimentaire, les temps de séjours, l’engraissement des oiseaux sur le site, les conditions d’arrivée et de départ des oiseaux selon les paramètres physiologiques et météorologiques… ?
Phragmite aquatique
Les efforts de notre association ont en particulier porté sur le Phragmite aquatique, passereau d’Europe le plus menacée, faisant escale migratoire sur les Barthes de la Nive. 5 articles et communications ont été publiés sur cette espèce (voir rubrique « Résultats/Recherche » et « Publications »). La France a une forte responsabilité en accueillant la majeure partie de la population mondiale pendant sa migration. Elle fait une ou plusieurs haltes  dans un estuaire français (Seine, Loire, Gironde,…) et sur notre site où elle poursuit son engraissement en vue de son long voyage vers des sites d’hivernage en Afrique. Elle utilise les phragmitaies-cariçaies, habitat particulièrement rares dans le sud-ouest de la France et qu’il convient de maintenir, en particulier contre les arbres invasifs (Erable negundo …).

   
Gorgebleue à miroir
Chaque année, l’Observatoire d’Intérêt Scientifique Ornithologique organise une campagne de baguage sur la migration post-nuptiale. 
A la demande des gestionnaires, elle réalise aussi des inventaires d'oiseaux nicheurs, migrateurs ou hivernants. Elle évalue l’intérêt patrimonial des sites, conseille et contribue à la mise en place d’actions de gestion et de leur évaluation.

L’association participe également à l’étude de l’avifaune nicheuse, la détermination des structures démographiques  et leur suivi sur le long terme sur des sites naturels gérés.

Quelques méthodes et matériels

L'Observatoire d'Intérêt Scientifique Ornithologique utilise diverses méthodes : baguage, radio-tracking, analyse de fientes…  Toutes les données sont ensuite bancarisées en base de données, puis analysées à l’aide de logiciels spécialisés : Système d’information Géographique SIG MapInfo, Range 8, R, Statistica… Elles font l’objet de communications et d’études publiées ou co-publiées avec nos partenaires scientifiques, dans des revues internationales, nationales ou régionales. Plusieurs sont encore en cours de rédaction ou en attente de publication.
La technique du baguage consiste en la pose sur les pattes des oiseaux d’une bague en métal immatriculée. Cette méthode scientifique a largement fait ses preuves dans les études des voies migratoires et de la dynamique des populations. Elle permet de connaître la provenance et destination des oiseaux, leur temps de halte, leur déplacement et utilisation du site, leur chronologie de passage et fréquentation. Elle est réglementée et utilisée dans le cadre de programmes nationaux de recherches confiés par le ministère de l’écologie au CRBPO (Centre de Recherche par le Baguage des Populations d’Oiseaux) du Muséum National d’Histoire Naturelle. Cet organisme délivre les autorisations de captures à des fins scientifiques à des personnes fortement compétentes , formées et ayant un permis mis à jour chaque année. Il fournit les bagues officielle métal française. 
Les captures reposent généralement  sur l’usage de filets « japonais » (de maille fine) disposé en unités réparties selon les habitats échantillonnés. Les oiseaux sont démaillés, identifiés, sexés, âgés, bagués ou contrôlés (lecture d’une bague déjà posée), mesurés (masse, aile pliée, longueur du tarse, taux de graisse, indice musculaire)  puis relâchés sur leur site de capture.
Le radio-tracking est une méthode utilisée pour comprendre de façon fine la stratégie d’occupation spatiale des oiseaux, leurs habitats préférentiels, leur domaine vitaux.  Elle consiste à équiper un individu d’un émetteur radio VHF de moins de 5% de sa masse, de le suivre sur un nombre de jours suffisant lors de son séjour pour répondre aux questions posées. 
Le régime alimentaire est étudié à partir de fientes récoltées dans les pochons de contention des oiseaux capturés. Il est mis en relation avec les disponibilités trophiques (évaluées par des campagnes de piégeages)  présentes dans les différents habitats utilisés et permet de comprendre ce que l’oiseau sélectionne précisément.
Démaillage d'un oiseau capturé au filet vertical
Pose d'une bague métallique Muséum Paris
Radio-tracking d'un passereau en roselière




Émetteur radio posé sur le dos. ph B. Laval
Mesure biométrique : longueur du bec